
Compagnie les labyrinthes





De Claire Lapergue
Mise en scène de Gérard David
Avec Julien Jamet et Orianne Schiele
La création de La Nonchalance des eaux du Styx, fait partie d’un événement créé par la Compagnie Les Labyrinthes : Le Pas Encore Publié. Faire entendre des formes diverses, écriture, musique, vidéo : tel en est l’objectif. Rien de plus difficile pour de jeunes créateurs, auteurs que d’être lus, vus, entendus.
Cet évènement se veut pluraliste, biannuel. Les œuvres ne devront pas avoir été déjà publiées.
Mot de l'auteure
Pourquoi ce titre ?
Il me permet d’entretenir un lien avec les mythes antiques, il peut servir de clé de lecture.
Le Styx est un des fleuves des Enfers, dans la mythologie grecque, qui sépare le monde des vivants de celui des morts. La pièce met en scène cet entre-deux, le moment du choix de basculer ou non du côté des morts.
La Nonchalance est celle d’une mort qui tarde à venir, qui fascine, qui regarde la vie avec désintéressement. C’est aussi celle de jeunes personnes à la déroute qui s’extraient progressivement du monde, qui font face à l’ennui et n’affronte la réalité que par la mort.
Mais c’est surtout pour l’image que ce titre renvoie que je l’ai choisi. Celle d’un cours d’eau qui se traîne et menace sans approcher vraiment, une impression de douceur et d’imminence, comme si la mort donnait tout à la fois accès à une certaine forme de sérénité et à une horreur indicible.
Claire LAPERGUE
Mot du metteur en scène
La Compagnie Les Labyrinthes a toujours prouvé son intérêt pour l’écriture contemporaine. Depuis sa création, elle a toujours favorisé l’éclosion, l’émergence de jeunes auteurs (Jérôme Batteux, Vanessa Oltra) et, aujourd’hui, Claire Lapergue, une de mes anciennes élèves au Conservatoire de Mérignac.
J’apprécie ses qualités : son sens du rythme, son appétence pour l’écriture, le choix de ses études, son engagement pour les arts, sa curiosité. Sa palette est grande : elle peut tout à la fois concilier rythme, intelligence, liberté et rigueur. Séduit et intrigué dans un premier temps par le titre, La Nonchalance des eaux du Styx, je fus, dès la première lecture, plongé dans cette sorte de saga familiale, enchanté par la liberté que me laissait cette pièce aux résonnances mythiques !
Gérard DAVID
Qu'est-ce que le Styx ?
Selon la mythologie grecque, et les versions les plus communément admises des mythes, le Styx (du grec « haïr, détester ») est le fleuve qui entoure le royaume souterrain, le royaume des morts : les Enfers. Le Styx (l’affluent de la haine), le Phlégéthon (la rivière des flammes), l’Achéron (le fleuve du chagrin) que les âmes des défunts traversent sur la barque de Charon, le Cocyte (le torrent des lamentations) et le Léthé (le ruisseau de l’oubli) circulent en ces lieux où règnent Hadès et Perséphone.
On y retrouve plusieurs régions. L’Érèbe (les Ténèbres personnifiés) est la plus proche de la surface et abrite la Nuit (Nyx), les Songes (dont Morphée), le Sommeil et la Mort (Hypnos et son frère Thanatos), Cerbère (le chien a trois têtes qui empêche les morts de rejoindre le royaume des vivants), des divinités persécutrices (les Érinyes) et celles du Destin (les Moires). Le Pré des Asphodèles est le lieu des âmes errantes, celles qui ne sont ni criminelles, ni vertueuses. Les esprits des héros reposent sur l’Île Blanche (Leucé) et ceux des personnes vertueuses aux Champs Élysées. Les âmes qui y ont passé suffisamment de temps peuvent retourner dans le royaume des vivants pour y accompagner une nouvelle enveloppe charnelle mais doivent en premier lieu boire l’eau du Léthé pour oublier les souvenirs de leur ancienne vie. Enfin, le Tartare est un lieu de châtiment et la prison des dieux déchus. On y trouve par exemple Tantale, condamné pour avoir servi son fils en repas aux dieux, qui ne peut ni boire ni manger bien qu’entouré de fruits et d’eau, ou Sisyphe qui doit pousser un rocher au sommet d’une colline sans jamais l’atteindre car la pierre redescend toujours, puni pour avoir osé défier les dieux, dont Thanatos.